Il était une fois, une reine qui souhaitait avoir un enfant à la peau blanche comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang, aux cheveux noirs comme l’ébène.
Mais cette histoire, vous la connaissez déjà.
Laissez-moi vous raconter celle de Talia.
Dans une maisonnette, à l’orée d’une forêt enchantée, vit Talia, l’aînée d’une fratrie de huit enfants jeunes et turbulents. La jeune fille passe son temps à travailler et subsiste aux besoins de sa famille sous le regard autoritaire de sa mère qui la surcharge de travail.
Ses seuls moments de répit, sont ceux qu’elle partage avec le cadet de la famille, le petit Charles, à qui elle fait la lecture une fois le soir venu. Son frère lui redonne le sourire et les livres la font voyager dans des contrées et des lieux merveilleux qui lui sont interdits dans la réalité.
Talia s’en serait contentée. Elle ne demandait rien de plus.
Seulement, un beau jour, son père et sa mère prirent une décision qui lui changea la vie. À tout jamais.
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Parution: Pages: Prix papier: Prix ebook:
Thèmes: Fantasy, Contes, Action, Amitié, Amour, Créatures, Beauté, Miroir
Extrait
L’automne céda rapidement sa place à l’hiver, teintant les collines d’un blanc aveuglant et le ciel d’argent. Les champs de blé furent saupoudrés d’une fine couche de neige et les torrents de la rivière, interrompus par la glace le temps d’une saison.
Un vent insistant soufflait et parcourait l’endroit de nuit comme de jour, diffusant un froid à ne pas mettre le nez dehors. Cela empêchait les sept frères de sortir de la maisonnette et réduisait leur terrain de jeu aux quatre murs de leur chambre.
L’année précédente, la famille avait souffert du froid, ils étaient donc sortis à l’extérieur, car les températures étaient quasiment les mêmes qu’à l’intérieur, mais cet été, le chef de famille avait enfin réparé le toit avec de modestes planches en bois cendré. Désormais, il ne fuyait plus, et les enfants devenaient infernaux à force de rester enfermés.
— Mais, mère, protesta, un matin, le plus âgé d’entre eux. Vous ne pouvez pas nous empêcher de sortir indéfiniment. On s’ennuie…
Cette dernière passait le balai dans la pièce principale, un tout petit salon possédant le strict nécessaire pour que chacun ait un endroit où s’asseoir. Elle lui répondit, d’une voix autoritaire :
— Si tu t’ennuies, va ramasser des baies dans la forêt ou pars chasser comme le fait ton père, et essaie de ramener quelques lapins au passage vu qu’il n’en est pas capable.
Le manque de nourriture irritait tout le monde, elle la première, et cela se ressentait dans chacun de ses gestes et mots.
— Je veux bien aller aider père, moi, se proposa vivement Talia.
Au fil des années, la petite fille était devenue une jeune femme. Elle avait à présent dix-sept ans. Et son désir de parcourir l’immense forêt ne s’était pas tari pour autant.
— Toi, tu ne vas nulle part, marmonna leur mère. Tu as du repassage, de la vaisselle à faire et du bois à couper.
— Allez, Talia, va couper du bois, chantonnèrent la plupart de ses frères.