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Secouée par la violence des conditions climatiques, l’extinction de milliers d’espèces et l’épuisement de ses ressources, la Terre pousse un cri d’alarme.

Face à cette détresse et dans un ultime espoir de survie, les humains instaurent de nouvelles dispositions sociales. Si l’Amérique voit apparaître des purges sanglantes, l’Europe, elle, annonce la création de la loi Systra.

Callie nait dans ce monde-là. Fillette intelligente, aimée de ses parents, son destin bascule avec l’arrivée de cette petite sœur interdite, Kaya. Ainsi, la loi Systra s’applique : les enfants seront séparés, élevés loin des leurs, selon des mœurs bien différentes pour mieux se retrouver quelques années plus tard : le jour où elles devront s’affronter.

Il ne doit en rester qu’une. L’autre doit s’éteindre. À tout jamais. 

PROCHAINEMENT AUX ÉDITIONS PLUME BLANCHE...

Parution:   Janvier 2022         Pages:     434         Prix papier:   20 euros          Prix ebook: 9.99 euros

Thèmes: Dystopie - Famille - Loi - Voyage - Action

Extrait

L'infirmière tapait comme une forcenée sur le clavier d'un objet que les adultes appelaient « ordinateur ». Elle s'arrêtait de temps en temps, me dévisageait pour vérifier que j'étais encore là, puis elle retournait à ses occupations. Son regard était vide, dénué de sympathie. Elle ne m'avait pas adressé un mot, je la soupçonnai de ne pas m'aimer.

Je devais avoir six ans.

Cela faisait cinq ans que j’étais à l’Institut F.

Déjà à cet âge-là, on nous entraînait comme de véritables petits soldats. J'avais eu des bleus et plusieurs fractures tout au long de l'année. Chaque mois, ils nous examinaient sous toutes les coutures, car il ne fallait pas trop nous abîmer. Quand le médecin m'avait demandé si ma prise de sang m'avait fait mal, je lui avais ri au nez.

Assise sur une chaise, je balançais mes pieds dans le vide. Je ne touchais pas par terre. J'étais petite.

— Est-ce que nous avons fini ? m’enquis-je au bout de plusieurs longues minutes d’attente.

J'étais impatiente de sortir de là. Les pièces trop blanches et parfaites m'incommodaient. Je ne trouvais pas cela normal. Les salles de combats avaient toujours des taches de sang ou des coups témoignant de la violence que l'on affrontait tous les jours. Ça, c'était normal.

— Non, se contenta de dire la femme.

Je fis une moue boudeuse, car je ne m'amusais pas du tout. Mes yeux se mirent en quête de distraction. Dans la salle d'attente, il n'y avait pas grand-chose : une horloge qui produisait un tic tac énervant, une plante verte, puis le bureau de l'infirmière.

Elle tapait sur les touches de son ordinateur. Posé près d'elle, il y avait un objet que je ne connaissais pas. Cela m'intrigua fortement. J'étais curieuse, à l'époque. Et je voulais absolument savoir ce que c'était.

— Puis-je vous poser une question ? avais-je demandé d'une voix douce.

Les adultes aimaient quand je jouais à la petite fille innocente et polie. Cela lui était égal, à l'infirmière. Cependant, elle acquiesça quand même. Je m’empressai de l’interroger :

— C'est quoi, ça ?

Elle dut lever les yeux de son écran pour suivre mon doigt du regard, celui qui n'avait pas été fracturé. Pas encore.

Elle rougit instantanément quand je lui montrais ce qui m'avait intéressé.

— C'est un livre, avait-elle répliqué, presque en crachant ses mots. Vous, les enfants, vous n'en avez pas besoin. Ils sont interdits. Tu comprends ?

— Oui.

Ma réponse sembla la rassurer. Elle retourna à son ordinateur tandis que je balançais mes jambes énergiquement.

Je voulais un livre.

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