top of page
La Rose de ronces et de fer.png

Je m’appelais Jane.

Désormais je suis Levana.

Je n’avais que treize ans lorsqu’Il m’a achetée. Moi. Une Rose.

Mon seigneur m’a modelée, entraînée, et forcée à commettre des actes abominables, des crimes.

La Jane du passé n’est plus. Il m’a changée entièrement. Je suis devenu un être façonné de toutes pièces, une meurtrière, car il souhaite quelque chose, et fera tout pour l’obtenir.

Grâce à moi.

Aujourd’hui, il m’a infiltrée dans le palais royal d’Alcalie.

Pour retrouver ma liberté, je dois tuer.

Sa vengeance a enfin sonné.

Commander

Parution:            Pages:              Prix papier:             Prix ebook: 

Thèmes: Fantasy, Contes, Action, Amitié, Amour, Créatures, Beauté, Rose

Extrait

La porte grince sur ses gonds rouillés à chaque fois qu'il nous rend visite.

Ce son se répand en un écho sinistre dans le couloir, dans chaque cellule et chaque recoin de ces souterrains miteux et inquiétants. C'est une mélodie angoissante, oppressante, que je connais si bien, mais qui arrache des lamentations aux autres enfants. S'ensuivent des pleurs et des reniflements à peine maîtrisés qui proviennent des cachots proches du mien.

Assise contre les barreaux froids et humides de ma geôle, je pousse un soupir. Ce sont sûrement de nouveaux arrivants. La chair fraîche met plusieurs semaines à s'habituer à la vie ici-bas. Nous, les anciens, ne nous laissons plus impressionner depuis longtemps. Cela fait bien dix ans que je suis emprisonnée dans les souterrains de Kaarlade, peut-être davantage, et les ténèbres n'ont pas eu raison de moi.

Pas encore.

Une bonne odeur d'air, rare et précieuse, remplace de façon éphémère celle du moisi qui envahit l'endroit. Je ferme les yeux l’espace d’un instant et imagine ce que d'autres doivent ressentir au-dessus de nos têtes, à la surface.

Ils ne savent pas la chance qu'ils ont.

J'ignore ce que cela fait… remplir ses poumons d'air pur. J'ignore tellement de choses...

Un claquement sec au bout du couloir résonne douloureusement dans mes oreilles et me tire de ma rêverie. Nous voilà de nouveau enfermés.

Ils arrivent.

Des pas martèlent le sol à grande vitesse. Ce n'est pas une visite de courtoisie. Il n'est pas seul, cette fois. J’entends leurs respirations, nombreuses. Ils ont le souffle saccadé, rauque. Ils sont excités.

Cela ne peut signifier qu’une chose.

Ce soir, quelqu’un va nous quitter.

bottom of page